dimanche 15 mars 2009

Mes Bibliothèques - Varlam Chalamov

Certains aiment les livres comme on aime des personnes: ils les rencontrent, s'en éprennent, s'en déprennent, les caressent, les rejettent, les oublient, les traquent, les retrouvent, les possèdent et les perdent. Si la vie les empêche de les collectionner et de les enfermer dans la prison d'une bibliothèque, ils vont leur rendre visite ailleurs et parfois les enlèvent. Ils les rêvent. Nous connaissions déjà Chalamov l'écrivain des camps, le poète de la Sibérie. Voici Chalamov le lecteur, l'amoureux des livres, parmi les rayonnages de ses bibliothèques.
Varlam Chalamov naît en 1907 à Vologda. Il a dix ans l'année de la révolution. Ne pouvant faire d’études supérieures dans sa ville natale en raison de ses origines (il est fils de prêtre), il part pour Moscou en 1923 et réussit l'examen d'entrée à la faculté de droit de l'université de la capitale. Il travaille dans une tannerie pour payer ses études.
Arrêté une première fois en 1929 pour avoir participé au mouvement d'opposition contre Staline, il est envoyé à Vichéra, filiale du «Camp à destination spéciale» des Solovki. Libéré en 1931, il revient à Moscou où il travaille comme journaliste et publie quelques récits, jusqu’à sa seconde arrestation en 1937 pour «activité contre-révolutionnaire trotskiste». Cette fois, il part pour dix-sept ans. Après plusieurs années dans les mines d'or de Kolyma, il se retrouve à l'hôpital, puis reçoit une formation d’aide-médecin qui lui permet de travailler ensuite au service d'un hôpital pour détenus.
Libéré en 1951, il reste encore deux ans en relégation dans l'Extrême Nord. En 1953, après la mort de Staline, il est autorisé à quitter Kolyma, mais reste interdit de séjour à Moscou. Il trouve alors un travail dans la région de Kalinine, à deux cents kilomètres de la capitale.
Ce n’est qu'en 1956, après le XXe Congrès dénonçant le culte de Staline, qu'il est enfin réhabilité et revient vivre à Moscou. Il mourra en 1982 dans un asile psychiatrique, n'ayant réussi à publier dans son pays que quelques recueils de poèmes. Son œuvre majeure, les Récits de Kolyma, n’est parue en Russie qu'à la fin des années 80.
Editions Interférences - Traduit du russe par Sophie Bénech

1 commentaire:

  1. Bonjour, c'est ma première venue sur ce blog et je suis heureuse de découvrir beaucoup d'intérêts communs, je suis arrivée chez vous car je fais ce jour un billet sur "mes bibliothèques" et si vous le permettez je vais mettre un lien jusqu'ici
    je vais continuer ma découverte de votre blog

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