Dans une île de la côte atlantique, des garçons, âgés de sept à quatorze ans, vivent clandestinement une existence autonome. Issus de familles que tout oppose, du fils de maraîcher au fils de notable, leur bande se livre à des chapardages, puis à des cambriolages en règle, avec toutes les conséquences qui s'en suivent. C'est énorme, irrespirable et d'un réalisme à faire peur. Caricature ? Oui, bien sûr, mais outre que la caricature est légitime, sommes-nous bien certains que la réalité ne vaille pas la fiction ? Car Tony Ouvert est un étonnant écrivain ! Sur un fond de langue classique et très tenue, il brode toutes les arabesques de l'invention délirante, de l'argot, du jeu de mots juvénile, de la vulgarité la plus pâteuse. C'est de la grande virtuosité. Pour l'amateur de prouesses littéraires, un régal. De l'écriture à l'état pur, du langage brûlant comme une lave, une intuition cocasse du discours 1979. Tony Duvert est un écrivain français né le 2 juillet 1945[1] à Villeneuve-le-Roi et mort à Thoré-la-Rochette en juillet 2008. Ses premiers romans sont remarqués, aussi bien pour leur style (Paysage de fantaisie reçoit le Prix Médicis en 1973) que pour leurs thématiques (relations sexuelles entre adultes et enfants, critique de la famille, etc.), et il devient un écrivain renommé dans les années 1970. Il profite également du contexte favorable de l'époque pour théoriser ses vues sur l'éducation sexuelle et la famille, se revendiquant lui-même comme homosexuel et pédophile. Après 1980, son audience diminue et il va vivre en reclus auprès de sa mère dans le Loir-et-Cher. Il publie un dernier essai en 1989 avant d'être presque totalement oublié. Il a essentiellement été publié par les Éditions de Minuit. * Réédition dans la collection de poche « double » n°33
Les écrivains que j’aime lire à voix haute ne cherchent pas à expliquer le monde mais à l’exprimer. La précision, l’exactitude, la maîtrise avec lesquelles ils manient le langage, les préservent de toute illusion quant à rendre compte directement du monde. Le texte, objet d’art littéraire est à lire comme une carte où le réel se produit sur une autre scène. Le texte est l’espace qui inscrit ce déplacement du réel sur la scène de la pensée, en conserve les traces, les parcours, les itinéraires. Les mots en sont l’ombre portée, la mesure de l’écart. Frédérique Bruyas
Je conçois la lecture à voix haute comme un inépuisable champ d’expériences humaines, dont l’objet est la littérature dans sa variété et sa vitalité. Mon goût profond pour la parole adressée, une parole à l’écriture singulière et le dénuement de cette parole transmise le livre en main est à l’origine de mon engagement artistique. Depuis quelques années je m'intéresse particulièrement à la forme «lecture-concert», fruit de mes rencontres avec des auteurs et des musiciens. Je poursuis actuellement mes recherches artistiques vers d’autres concepts : lecture polyphonique (avec le collectif Vox Libris que je dirige), lecture bilingue, lecture et arts numériques…
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