Dans ce "journal météorologique de l'esprit", Annie Dillard se fait le chroniqueur 'd' une vallée des merveilles' de l'État américain de Virginie, où coule la rivière Tinker. Ce journal de l'écrivain solitaire est une splendeur d'écriture poétique, d'observation de la nature, et de réflexion quasi pascalienne sur la place de l'être humain entre infiniment grand et infiniment petit. S'il est une référence littéraire évidente, c'est celle de l'écrivain américain Henry David Thoreau. 'La nature, écrit-il dans son journal, est toujours mythique et mystique ; elle consacre tout son génie à la moindre de ses oeuvres.' Annie Dillard reprend cette maxime à son compte : elle se livre à une exploration quotidienne et solitaire de son environnement. Elle décrit ainsi certains traits de la vie des mantes religieuses ou de celle des papillons monarque, mais aussi celle des requins, des serpents venimeux, des parasites, leurs prouesses, beautés et déchéances, la violence et la cruauté mortelle de cet univers de prédateurs qui s'entre-dévorent. Mais ce qui fait la beauté souvent bouleversante de ce pèlerinage, c'est la dimension 'mythique et mystique' du génie naturel qu'explore Annie Dillard, près de la rivière Tinker, loin de tout rousseauisme mièvre, de tout affadissement romantique de la nature. Recluse volontaire parmi ces créatures, Annie Dillard s'adonne au raccommodage de ce livre ouvert qu'est la création. Annie Dillard, née le 30 avril 1945 à Pittsburgh, Pennsylvanie (États-Unis d'Amérique), est une romancière américaine, titulaire du prix Pulitzer en 1975. Elle est surtout connue pour sa non-fiction romancée (narrative nonfiction). Editions Christian Bourgois
Les écrivains que j’aime lire à voix haute ne cherchent pas à expliquer le monde mais à l’exprimer. La précision, l’exactitude, la maîtrise avec lesquelles ils manient le langage, les préservent de toute illusion quant à rendre compte directement du monde. Le texte, objet d’art littéraire est à lire comme une carte où le réel se produit sur une autre scène. Le texte est l’espace qui inscrit ce déplacement du réel sur la scène de la pensée, en conserve les traces, les parcours, les itinéraires. Les mots en sont l’ombre portée, la mesure de l’écart. Frédérique Bruyas
Je conçois la lecture à voix haute comme un inépuisable champ d’expériences humaines, dont l’objet est la littérature dans sa variété et sa vitalité. Mon goût profond pour la parole adressée, une parole à l’écriture singulière et le dénuement de cette parole transmise le livre en main est à l’origine de mon engagement artistique. Depuis quelques années je m'intéresse particulièrement à la forme «lecture-concert», fruit de mes rencontres avec des auteurs et des musiciens. Je poursuis actuellement mes recherches artistiques vers d’autres concepts : lecture polyphonique (avec le collectif Vox Libris que je dirige), lecture bilingue, lecture et arts numériques…
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