La petite fille qui aimait trop les allumettes - Gaétan Soucy
Deux jeunes garçons vivent reclus dans les bois avec leur père, ancien missionnaire. Ils ne connaissent que ce qu'il a voulu leur raconter, et n'ont lu que Bossuet, Saint-Simon et un missel. Ils respectent des rituels bizarres qu'ils exécutent autour d'un autel, et vivent selon une règle très stricte. Un matin, un des fils frappe à la porte de la chambre paternelle, sans obtenir de réponse. Les deux garçons doivent se rendre à l'évidence : leur père est mort. Le passage à l'âge adulte, la souffrance, la peur sont tour à tour abordés dans ce récit à la fois très sérieux et rempli d'humour, marqué par le merveilleux et l'enchantement. La langue maniée par le jeune narrateur, très digne, est tantôt précieuse, tantôt imperturbablement réaliste, voire triviale. Un récit original et profond qui a connu un immense succès au Québec, et qui pose Gaétan Soucy, professeur de philosophie et spécialiste de littérature japonaise, en digne héritier de romanciers québécois de premier plan comme Marie-Claire Blais ou Réjean Ducharme. Né dans un quartier ouvrier de Montréal le 21 octobre 1958, Gaétan Soucy entreprend d'abord des études en sciences, pour ensuite se diriger vers la littérature et la philosophie, qu'il enseigne aujourd'hui au cégep Édouard-Montpetit. Son premier roman, L'Immaculée Conception (1994), est publié en France sous le titre 8 décembre; il récolte les honneurs du Festival du Premier roman de la ville de Chambéry (France). Si toutes ses oeuvres se méritent par la suite plusieurs prix, c'est La petite fille qui aimait trop les allumettes (1998) qui propulse Soucy au rang d'écrivain internationalement reconnu. Son succès se veut à la fois critique, médiatique et populaire. La petite fille qui aimait trop les allumettes, Boréal, 1998 (Prix du grand public du Salon du livre de Montréal)
Les écrivains que j’aime lire à voix haute ne cherchent pas à expliquer le monde mais à l’exprimer. La précision, l’exactitude, la maîtrise avec lesquelles ils manient le langage, les préservent de toute illusion quant à rendre compte directement du monde. Le texte, objet d’art littéraire est à lire comme une carte où le réel se produit sur une autre scène. Le texte est l’espace qui inscrit ce déplacement du réel sur la scène de la pensée, en conserve les traces, les parcours, les itinéraires. Les mots en sont l’ombre portée, la mesure de l’écart. Frédérique Bruyas
Je conçois la lecture à voix haute comme un inépuisable champ d’expériences humaines, dont l’objet est la littérature dans sa variété et sa vitalité. Mon goût profond pour la parole adressée, une parole à l’écriture singulière et le dénuement de cette parole transmise le livre en main est à l’origine de mon engagement artistique. Depuis quelques années je m'intéresse particulièrement à la forme «lecture-concert», fruit de mes rencontres avec des auteurs et des musiciens. Je poursuis actuellement mes recherches artistiques vers d’autres concepts : lecture polyphonique (avec le collectif Vox Libris que je dirige), lecture bilingue, lecture et arts numériques…
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